jeudi 12 septembre 2013

Le Crochet

C'est sans doute ce que je retiendrai comme le symbole de l'entrée du baleineau en maternelle : ce petit crochet d'acier avec juste au-dessus son prénom écrit en majuscules tracées parfaitement.

Le crochet qui reçoit tous les matins depuis une semaine son sac à dos et son manteau. Une semaine déjà, mais il n'a toujours pas pris l'habitude de s'arrêter devant pour déposer ses affaires.

Non, lui il préfère foncer dans la classe, lancer son "bonjour!" clair et souriant, et commencer à jouer avec la petite cuisine en bois, sa préférée. Et puis très vite, "toi, tu vas au travail. A ce soir!"

Il m'avait déjà sidérée à son entrée à la garderie. Je reste impressionnée par sa confiance, en lui-même d'abord et puis dans le reste du monde.

Nous n'avons sans doute pas fait un sans-faute, et chaque jour nous essayons de corriger nos erreurs et nos absences passées. Mais cette confiance-là, c'est sans doute notre plus belle réussite.

Et c'est encore grâce à elle qu'il sera le grand frère parfait du "baleinobis" qui sera avec nous dans quelques mois.

jeudi 7 mars 2013

Abel et le Reste du Monde

Niveau sociabilité, le baleineau a fait un grand pas en avant cette année, avec ses débuts en collectivité. Deux demi-journées par semaine, il s'amuse dans une petite garderie cachée au fond d'une impasse pavée.

Des débuts au poil, et nous ne recevons que des éloges sur son comportement (en vrai, c'est pas des blagues hein). Tiens, pas plus tard que ce matin:

"Abel, il sourit tout le temps, on n'a jamais besoin d'élever la voix avec lui, c'est vraiment idéal. Il est comme ça à la maison aussi?"

"Mais oui mais bien sûûûûûûûr, pensez donc!"

Il paraîtrait qu'il apporte leurs doudous aux autres enfants quand ils pleurent (pic de mignonitude du post : atteint).
Ce matin, je me suis donc posée une question essentielle : comment Abel se comporte-t-il avec le reste du monde?

- Avec ses collègues Antoine et Stella : "je t'aime, moi non plus". Gros bisous baveux du matin au soir, mais dès qu'on demande "qui a fait ça?" (ça = coups de crayon sur canapé chéri, arrachage de pages des jolis livres qui coûtent un bras...), c'est toujours "Tella. Toine. Tella et Toine". Rapporteur à quat' chandelles.

- Avec Lilia : la fusion. Lilia, c'est quand même celle qui le garde depuis ses trois mois. Je crains d'ailleurs la séparation lors de l'entrée en maternelle (on essaiera de garder le lien avec des baby-sittings de temps en temps).

- Avec sa Tatie Elise : le flirt. "Tatiiiie", elle a droit aux minauderies, aux petits airs timides qui font craquer. Note pour plus tard : prévoir une psychanalyse pour comprendre que non, tu ne peux pas te marier avec ta tante.

- Avec les toubibs : "courage, fuyons". J'en profite pour préciser à tous ceux qui envisagent d'ausculter Abel dans un futur proche qu'il est absolument inutile d'inventer des stratagèmes bidons pour le faire monter sur la table de consultation. Le dernier en date : "allez, monte sur l'escalier du prince!". Non, mon fils n'est pas complètement tapé, non.

- Avec les serveurs/serveuses au restaurant : la fermeté. Tout en restant poli, s'il vous plaît-merci, le baleineau sait s'imposer. Une fois le plat fini, il dit bien fort "dessert!", et s'il le faut il court après le tenancier pour obtenir son dû. C'est qu'on la lui fait pas, au baleineau, un repas sans dessert, c'est comme un pâté sans cornichon.

- Avec les copains : la propagande. Je suis sûre qu'il a été désigné par la communauté des grumeaux pour donner envie aux potes d'avoir leur propre baleineau. Heureusement qu'on est là pour les ramener à la réalité, tiens.


lundi 28 janvier 2013

Oui

Mon baleineau, j'ai trop longtemps délaissé ces pages. L'enjeu de cette semaine est trop important pour que cela dure.

J'espère que dans une dizaine d'années, quand tu liras ces mots, tu comprendras l'importance de ce qui se passe, en ce moment, dans ton pays.

Mais j'espère que dans une dizaine d'années, cela sera tellement courant qu'on ne pensera même plus à tous ces débats qui font du mal.

J'espère aussi que dans une dizaine d'années, tu joueras avec les enfants de nos amies de Lyon, nos Rosettes à qui on pense très fort en ce moment.

Et puis j'espère qu'à l'école, on ne t'embêtera jamais, ni toi ni personne d'autre, parce que tu préfèreras jouer au marchand ou à faire "le thé" plutôt qu'au ballon.

J'espère être à la hauteur aussi, pour te transmettre toutes ces valeurs, auxquelles je crois profondément.
Mais ce sera ton choix, et j'espère qu'après cette semaine, il sera plus facile à faire.

Quoi qu'il arrive mon baleineau, nous serons toujours là, près de toi.