vendredi 26 novembre 2010

Un éternel recommencement

Lorsque je suis tombée enceinte, j'étais persuadée que ma grossesse, mon accouchement et ma nouvelle vie avec un bébé seraient uniques, puisque je n'allais rien faire comme tout le monde.

La bonne blague.

Résultat:

- je n'arrête pas de dire à Abel "quand je pense que tu es sorti de moi..." Il faut dire que c'est une phrase que j'ai déjà entendue un bon millier de fois dans la bouche de Mamie Guette, ma maman à moi. Ladite phrase s'adressant donc à ma pomme. Et que j'ai entendue de plus en plus à mesure que je grandissais, jusqu'à apercevoir le haut de son crâne. A priori, Abel n'a donc pas fini de l'entendre.

- je m'inquiète. Tant qu'Abel n'est pas devant moi, en un seul morceau, nulle trace de sang sur son body et les joues roses, je suis inquiète. Là encore, le syndrome de Mamie Guette me guette (dieu, que je suis drôle), qui ne pouvait s'empêcher de trembler dès que je grimpais sur mon scooter pour partir au lycée. Pareil, on n'est pas sortis de l'auberge là.

- je suis fière. Que mon fils dépasse les courbes de croissance, qu'il ait une peau nickel, qu'il dorme plutôt pas mal, qu'il dise presque maman (enfermez-moi par pitié) et que ses premières dents soient visibles. Il est génial mon fils (oui dans ces cas-là, ce n'est plus "Abel" mais "mon fils").

- je réagis au quart de tour quand quelqu'un s'approche de lui. Attention : s'il s'agit de quelqu'un de confiance, je relâche la pression quand même. Mais, par exemple, quand le gigot (Jojo pour les intimes, qui est gardé en même temps qu'Abel...vous suivez un peu là?) approche sa grosse menotte du délicat minois de ma progéniture, ou pire, qu'il le brusque un peu sans faire exprès, je crie. J'avoue, j'ai tendance à "overreact".